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Joseph Guglielmi © François Figlarz
Ceci n’est pas un adieu,
une larme sur commande
ou une jupe verbale
tricote l’ars poetica.
Pour le bunker sacrilège
une gloire minutée.
Sur les jambes guerrières !
Un théâtre de chaleur
que je traite ton hiatus !
Entre murmure et l’éclat
un lied de paroles mûres,
Chantez, petit hosanna.
Un lézard sur le parvis
suivi de l’été neuf neuf.
Une maison dans la lune
dans les temps indéfinis
une lueur d’ordalie.
Les vieux livres bordéliques
Jette, jette leur abîme !
Écris la fumée fluide,
la mouche sur le carreau,
loin dans la brume bilingue
L’adieu
noir
des peupliers
In Joe’s bunker, P.O.L., 1991, pp. 52 – 53
Joseph Guglielmi est né en 1929 à Marseille et est mort le 21 juin 2017 à Montcresson. Instituteur, il s’installe à Ivry-sur-Seine en 1975 avec sa femme Thérèse Bonnelalbay et leurs deux enfants, puis voyage au Japon et aux Etats-unis. Son travail d’écriture donnera naissance à plus d’une vingtaine d’ouvrages, publiés principalement chez P.O.L. mais également chez Aencrages & Co, Orange Export Ltd ou Flammarion. Il publie son premier recueil, Aube, aux éditions du Seuil en 1968. Entre autres, La préparation des titres paraît en 1980 chez Flammarion, Joe’s bunker chez P.O.L. en 1991 puis, chez le même éditeur, Grungy Project (1997) et Travelogue (2000). Joseph Guglielmi fut également traducteur de poésie américaine (Norma Cole, Jack Spicer, Larry Eigner, Clark Coolidge, David Antin et Keith Waldrop). Il a collaboré à de nombreuses revues, parmi lesquelles Manteia, Change, Zuk, L’In plano et surtout Action poétique, dont il a été compagnon de route des années 1960 à la fin de sa parution en 2012. Proche ami de Henri Deluy, il a participé activement aux actions de la Biennale internationale des poètes dans le cadre de son conseil d’administration, de lectures et, toujours avec le même bonheur et la même curiosité, d’ateliers avec les élèves du Val-de-Marne.