Rencontre-lecture avec Andy Croft

Andy Croft

A l’image du cinéma ou du roman, la poésie anglaise d’aujourd’hui semble parfois s’emparer des sujets sociaux et politiques avec une vigueur et un humour que nous ne connaissons guère ici.

Andy Croft est un de ces nouveaux poètes satiriques anglais. Un recueil de ses poèmes, « Les éléphants de Mudfog », traduits par Thierry Gillyboeuf, paraît dans la collection Le Merle moqueur, Biennale Internationale des Poètes en Val-de-Marne, diffusion le Temps des Cerises.

La Biennale Internationale des Poètes en Val-de-Marne a le plaisir de vous inviter à le rencontrer

mardi 13 septembre 2016 à 18h30

à la Librairie L’Autre Livre

13, rue de l’Ecole Polytechnique  75005

M° Maubert ou  Cardinal-Lemoine

Entrée libre dans la limite des places disponibles

En savoir plus : Biennale Internationale des Poètes en Val-de-Marne – Tél. 01 49 59 88 00

biennaledespoetes@biennaledespoetes.fr

 

Andy Croft est né à Manchester en 1956. Il vit dans le nord du Yorkshire. Il a cofondé le festival de poésie T-Junction et anime Smokestack Books, l’une des maisons d’édition les plus actives dans le domaine de la pensée radicale. Ses propres poèmes, de forme assez souvent régulière et rimée, se distinguent par leur humour, leur sens rare de la fable, mais aussi leur lyrisme.

 

DANS LE MUSÉE BRECHT

pour Karen Leader

 

Regardez là-bas – c’est la célèbre casquette plate,

Et voici les lunettes, une paire de vieilles chaussures,

 

Ça doit être la chaise où il travaillait à ces élégies,

Il y a des livres brochés qu’il n’a jamais lus.

 

Et c’est le lit dans lequel il a fait son infarctus,

Voici la montre qui s’est arrêtée quand il est mort,

 

La table est mise comme si des amis étaient attendus,

La bouteille est bouchée et la nourriture est encore chaude,

 

Dans le bureau il y a un poème qu’il n’a jamais terminé,

Cette liste de suggestions que personne ne suivait,

 

Et sur le manteau de la cheminée, dans le cendrier,

Un cigare à moitié fumé, le tabac brûlant encore,

 

Et ici, près du feu, un argument inachevé,

Ce sont les masques qu’il aimait revêtir,

 

Sur le mur près de la porte il y a un geste de loyauté,

Ici, dans le tiroir, le désespoir personnel,

 

Et ici la patience, là la certitude,

Ce sont les espoirs et les doutes informulés.

 

Dehors, le vieux jardin est gelé au clair de lune,

Dans un pays qui n’existe plus,

 

Et de l’autre côté, il y a un monde qui continue d’attendre

Que le soleil se lève et que le futur commence.

 


Nelly George-Picot

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *